Le site investi par le projet était originalement composé de deux lots unifiés. Le premier lot a principalement été utilisé comme stationnement à travers les années. Le deuxième lot était occupé par deux bâtiments de deux étages. Entre les deux bâtiments, se trouvait un petit jardin avec deux grands boulots, une courcelle.
Deux principes ont donc guidé la conception du projet : le caractère double du site avec ces deux lots et la typologie de la courcelle, petite cour, interstice entre deux espaces.
Le projet vient occuper les deux lots et s’inscrit sur la rue en comblant le vide du développé de façade existant. Il a cherché à s’insérer discrètement dans la trame urbaine, en respectant les proportions et l’échelle des bâtiments du quartier.
Le choix d’une matérialité contrastée vient distinguer les deux volumes, vestiges de la division des deux lots existants : une brique d’argile brune recouvre le nouveau bâtiment, tandis qu’une pierre grise Saint-Marc habille le bâtiment existant. Cette pierre reprend la composition du revêtement de façade du bâtiment originel. Le contraste des matériaux réhausse les caractéristiques des deux segments et préserve l’unité parcellaire de la rue. La volumétrie des Courcelles vise une intégration harmonieuse dans le cadre bâti existant par la simplicité de sa facture et par sa morphologie parcellaire. Le tout, en apportant une touche contemporaine au quartier par la réinterprétation actuelle des détails architecturaux modestes propres au secteur.
Articulés autour des Courcelles, les espaces de l’habitation respirent et reflètent l’organisation des lots de l’époque avec leurs balcons, leurs escaliers et leurs jardins. Ils sont connectés visuellement et physiquement par des passerelles ouvertes surplombants des espaces en double hauteur. Les Courcelles sont alimentées en lumière par une large percée longiligne au toit, permettant à la lumière de pénétrer jusqu’au noyau de la maison.
Se développant à chacun des niveaux de l’habitation, du sous-sol à la mezzanine, ces Courcelles sont destinées à différents usages. S’installant à l’arrière de l’habitation, la première Courcelle est traduite par une cour anglaise offrant lumière et espaces végétalisés aux espaces en sous-sol. Elle met en relation le jardin et la rue par l’intermédiaire de la porte cochère, celle-ci offrant une « une cour de service » à la maison.
Une troisième Courcelle, celle-ci intérieure, s’ouvre à l’image d’un atrium sur la hauteur du bâtiment. En son cœur s’installe la salle à manger de l’habitation ainsi que la circulation verticale distribuant le deuxième étage et la mezzanine. Cette circulation distribue deux autres Courcelles, une première traduite par une passerelle suspendue au-dessus de la salle à manger et du salon. Une seconde est traduite par une terrasse extérieure, ouverte vers l’intérieur du lot, faisant face à la maison ainsi qu’au jardin. Cette large terrasse est bordée par un mur l’embrassant. Il s’enroule depuis la mezzanine jusqu’à cette terrasse offrant à la volumétrie un certain dynamisme. Il permet de rendre plus intime cette terrasse en brisant les différents vis-à-vis avec les voisins.
Enfin, on retrouve en mezzanine un bureau suspendu s’ouvrant sur une dernière Courcelle. Celle-ci s’ouvre vers le ciel, cadrée par ses murs en pente, elle apporte sérénité visuelle et lumière directe à l’espace du bureau.